L’art de fabrication de tapis par les Tékkés (Royal Boukhara)

Peuple nomade, les Tékkés confectionnaient des tapis de grande qualité. Ils maîtrisaient les techniques de fabrication de cet accessoire, transmises de génération en génération. Ils sont réputés dans le monde, grâce à la splendeur et au raffinement de ces tapis baptisés les « Royal Boukhara ».  

Les étapes de fabrication des tapis Tékkés

Pour information, les Tékkés ou les bouquetins de la montagne sont l’une des tribus les plus importantes des Turkmènes ou Turcomans. Ce sont des peuples nomades du sud et du centre de Turkménie et dans une partie de l’Iran. La péninsule de Manguistaou jusqu’au piémont du Kopet-Dag et les oasis de Merv, de Serakhs et d’Akhal-Téké sont leur terre d’origine. Cette population vivait dans les aouls, des villages fortifiés. Leur chef était choisi parmi les plus sages de leur tribu.

La confection de tapis constitue une de leurs spécialités. Les Tékkés possèdent leurs propres techniques qui se réalisent en plusieurs étapes. La tonte des moutons constitue la première. La laine est triée à la main et sélectionnée minutieusement, pour obtenir un tapis de meilleure qualité.

Après cette phase, l’artisan opère ce qu’on appelle le cardage, c’est-à-dire le lavage. La laine passe ensuite par le filage à la main. L’étape suivante consiste au rassemblement de la matière en écheveaux pour passer à la phase de teinture. Généralement, ce sont les colorants naturels qui sont utilisés, entre autres issus de plantes, de fruits ou de légumes.

Durant 3 à 4 jours, la laine est séchée au soleil avant d’être nouée à la main. Le rasage est ensuite effectué, en vue d’obtenir un rendu plus uniforme. Il subit un lavage puis séché au soleil. La finition est la dernière étape.

Des activités centrées sur la fabrication de tapis 

Les Tékkés vivent de l’élevage de bœufs. Une grande partie d’entre eux s’est sédentarisée et consacrée à l’agriculture dans les vallées appelées les Tchmorys. Cette tribu conçoit également des armes blanches, telles que des couteaux, des sabres, des coutelas, des kindjals, etc.

Mis à part ces activités, elle œuvre aussi dans le tissage et la fabrication de tapis de laine. Le principal motif est le gül, une forme de médaillon polygonal, soit un losange, un octogone ou un hexagone à contour légèrement curviligne.

Les güls couvrent tout le champ et sont reliés entre eux par des fils. Autrefois, la bordure principale comprenait des éléments décoratifs. Il existe parfois une bordure supplémentaire.

Les tapis présentent des motifs géométriques, des dessins de fleurs ou d’animaux. Le rouge domine, car c’est la couleur de base. Le nœud est moyennement serré soit de 1800-2000/cm².

Les Tékkés utilisaient généralement de la laine, du coton, de la soie, des poils de chèvre ou de chameau, des fils d’argent ou d’or dans la conception de leurs tapis pour un fini d’un vrai chef-d’œuvre.

Autrefois, ils commercialisaient leurs articles dans les marchés de Merv et de Khiva. Actuellement, les Royal Boukhara figurent parmi les plus prisés et les plus connus du monde entier.

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