Les tapis Hereke

Les tapis d’Hereke sont uniquement confectionnés dans la ville du même nom, située à environ 60 km d’Istanbul, sur la côte turque. Ils ont la particularité d’être fabriqués en fil de soie, avec de splendides motifs et d’une qualité exceptionnelle.

Histoire des tapis d’Hereke

Au début des années 1840, le sultan ottoman Abdülmecid Ier fonda une manufacture dans la ville d’Hereke, pour assurer la fourniture de textile du nouveau palais de Dolmabahçe d’Istanbul. Les meilleurs tisserands de l’empire furent alors rassemblés, en vue de confectionner des tapis de grande taille aux motifs uniques et de très haute qualité.

Une fois le palais terminé, les sultans sont les seuls à avoir accès aux tapis. Généralement, ils les offrirent en cadeau aux vizirs, pachas, hommes d’État et nobles. La population n’a pu s’en procurer qu’à partir de 1890, dans les commerces stambouliotes.

En 1898, une villa devenue aujourd’hui un musée a été spécialement construite pour accueillir la visite officielle de l’empereur Guillaume II et l’impératrice Augusta Victoria.

Au début du XXe siècle, lorsque l’Empire ottoman prit fin, la production des tapis diminua fortement. Une poignée de tisserands continuèrent à pratiquer et enseigner ce savoir-faire. Heureusement en 1920, une école de tapisserie financée par l’État fut ouverte à Hereke. Des femmes musulmanes et chrétiennes purent assister aux cours.

La production a réellement repris en 1955 et la complexité du tissage est restée le même. Ces tapis très fins sont constitués de plus de 3 000 nœuds/cm². De nos jours, la confection respecte toujours les modèles traditionnels suscités par Abdülmecid Ier. Cependant, des styles anatoliens et contemporains sont également utilisés.

Les particularités des tapis d’Hereke

Les tapis de la ville d’Herere sont réputés mondialement pour leur finesse. Dans certains cas, les fils de soie sont utilisés avec des fils d’argent et d’or, en vue d’obtenir un résultat encore plus prestigieux. Même avec de la laine, le rendu reste de très bonne qualité. Les matériaux sont de la soie, de la soie sur du coton, de la laine de mouton ou de la laine de chameau sur du coton.

Ce type de tapis affiche généralement des dimensions importantes, puisqu’à l’origine ils étaient destinés à couvrir les immenses salles du palais de Dolmabahçe. Le raffinement de cette spécialité réside dans la complexité et la précision du double nœud dit nœud turc. Il permet de présenter clairement les modèles et les ensembles et de combiner harmonieusement les couleurs.

Comme les fils de soie sont très fins, le nombre de nœuds au cm² est quelques fois inimaginable. Certaines « œuvres » peuvent atteindre des milliers de nœuds/cm². Certains artisans affirment que leurs produits sont constitués de plus d’un million de nœuds au mètre m².

Les tisserands capables de réaliser un tel travail de précision se font rares, d’autant que la dextérité et la patience sont de mise. L’apprentissage nécessite beaucoup de temps et la confection d’une durée impensable, puisqu’il faut plusieurs années pour terminer un tapis. La valeur d’une pièce est de fait très onéreuse, pouvant être comparée à celle d’un tableau.

 

 

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