La tapisserie de Bayeux

Après avoir livré une bataille victorieuse, Odon conquis le comté de Kent y compris les artistes anglo-saxons d’influences nordiques qui furent à l’origine de la tapisserie. Conçue en l’honneur du triomphe de Guillaume, cette œuvre a aussi une vocation religieuse notamment en faveur de l’évêque de Bayeux, pour la conquête de l’Angleterre.

Histoire de la tapisserie

 La tapisserie est exposée dans la cathédrale de Bayeux chaque année et elle servait d’exemple moral aux fidèles sur la trahison. Harold est reçu au château de Guillaume de Normandie. Il est attaché au duc en tant que compagnon guerrier durant l’expédition de Bretagne en 1064 et est lié aux serments qu’il a prêtés sur les reliques de la cathédrale. Une fois qu’il s’est emparé de la couronne d’Angleterre, Harold se transforme en héros redoutable, châtié par le pouvoir divin pour avoir manqué à ses serments.

Ce que représente la tapisserie de Bayeux

L’origine de la tapisserie tourne autour de la bataille d’Hastings. Elle est dévoilée sous la forme d’un jugement divin au profit de Guillaume de Normandie totalement acquitté dans sa course à la couronne d’Angleterre. Cette œuvre dévoile un caractère unique à travers ses dimensions soit 68,80m de longueur et 50 cm de hauteur ainsi que son poids avoisinant les 350 kg (pièce d’origine et de doublage). Ce qui a permis une exposition muséographique à part entière. La Tapisserie de Bayeux n’est pas une tapisserie proprement dit, elle affiche une broderie avec huit couleurs naturelles de laines, quatre points distinctifs et est montée sur des pièces de lin bis.

La broderie a été réalisée à partir d’une aiguille sur une toile de lin uniforme. Les fibres sont déterminées grâce à une observation microscopique optique. 25 prototypes de fils ont été étudiés : du lin, de la laine, du chanvre et un fil de coton ont été observés. Elle est composée de 9 lés de toiles semblables mais de longueurs différentes liées par surfilage.

Cet ouvrage donne aussi lieu à de nombreuses études sur le Moyen Age et particulièrement en architecture, organisation des défenses pendant un siège et techniques de combat, révèle ce tableau. Les broderies sont réalisées au point de tige pour les contours et au point de couchage pour les figures (les plus abondants). Les points de chaînette avec des fils de laine teintés et des fils de lin bais sont utilisés pour apporter plus de relief aux lettres et tracés spécifiques comme les lancés, les flèches et les cordages.

Les couleurs de cette œuvre

Les couleurs employées n’ont pas de signification naturaliste. L’éventail chromatique de la Tapisserie de Bayeux n’a pas vraiment d’égal dans la peinture normande avant la fin du XIe siècle. Par contre, les couleurs associées : marron, beige, vert bronze, bleu noir, bleu profond, jaunes sont courantes dans les calligraphies anglo-saxons. De même, les couleurs identiques sont aussi reconnaissables dans les fresques murales. Les teintures des 160 fils identifiés, état naturel ou restaurées, ont été identifiées par chromatographie sur couche fine. Pour les couleurs d’origine, les analyses ont démontré l’existence de composés employés au Moyen Age dont :

Lutéoline et apigénie identifiés dans la gaude ; alizarine et purpurine dans la garance ; indigotine du pastel ou de l’indigo. Absence d’usage de tanins. Les colorants synthétiques donnent lieu à la dissociation de parties authentiques des parties restaurées. Pour les fils de restauration, ils ont été colorés avec des coloris synthétiques, témoignant ainsi la restauration postérieure à 1860.

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