Les teintures pour colorer un tapis d’orient

Mis à part la perfection du tissage, ce qui fait le charme des tapis d’orient ce sont la beauté et l’harmonie des couleurs. Véritables maîtres dans l’art de la teinture, les peuples d’Asie excellent dans l’art de la teinture, notamment en jouant avec les coloris et en obtenant des tons lumineux, chauds et sobres. Pour cela, ils utilisent des colorants naturels.

Les différentes teintures des tapis d’orient

Les teinturiers orientaux possèdent un savoir-faire ancestral et exceptionnel qui leur permet de maîtriser la coloration, tout en tenant compte des altérations chromatiques au cours de l’existence du tapis. L’élaboration des colorants d’origine végétale et animale est transmise de génération en génération. La seule teinture d’origine minérale est le noir, extrait de l’oxyde de fer.

Toutes les nuances de couleur sont possibles, des teintes foncées du Béloudjistan aux couleurs chatoyantes du Tabriz à fleurs, en passant par les tons francs du Chirvan et du Kazak. Les couleurs très variées permettent d’obtenir des effets magnifiques.

Pour obtenir du rouge, le colorant est extrait de la racine de garance, une plante très commune en Perse. On peut alors jouer avec des nuances de rouge et de rose. La cochenille, un insecte qui vit sur les cactus, est également une source de colorant rouge. Cependant, cette teinture doit être importée et se révèle relativement coûteuse.

Le jaune rougeâtre est extrait du safran sauvage, alors que le jaune pur est tiré du safran cultivé. La racine de curcuma distillé permet d’obtenir du jaune clair. Pour le bleu, les feuilles d’indigotier sont macérées et fermentées. Cette plante abonde en Chine et a été utilisée en Inde, au Proche-Orient et en Égypte depuis des millénaires.

Lorsque les teintes ne sont pas uniformes et que des rayures apparaissent, la beauté du tapis est renforcée. Ces différences sont appelées « abraches » et souvent involontaires. Elles résultent de l’utilisation de lots de laine différents sur le même tapis ou d’une coloration non simultanée, car on n’obtient jamais la même teinture avec les colorants naturels.

Les différentes techniques de teinture des tapis

En Iran, l’opération commence par le dégraissage du fil dans de l’eau chaude pendant environ une demi-heure. 3 % de carbonate de sodium avec un peu de savon est ajouté dans le cas où celui-ci est trop gras. Puis, le fil est trempé pendant 12 heures et cuit pendant une heure dans du bain d’alun (au lieu de bichromate en Europe).

On dilue le colorant dans une cuve remplie d’eau, dont la quantité dépend de la nuance voulue. On ajoute ensuite la laine dégraissée avant de le faire bouillir. Après environ 12 h 30, on procède à un refroidissement d’environ 12 heures. Puis elle est rincée dans une rivière et séchée au soleil.

Dans certaines régions, la laine est plongée dans un bain de lait d’alun et exposée au soleil durant 3 jours, puis rincée avant d’être mélangée dans la cuve à teinture. Lorsque le colorant est absorbé, on la retire et on ajoute de l’eau et de l’urine de vache. Puis, on la replace pendant 15 mn dans la cuve, avant de la faire sécher au soleil.

 

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